De quoi vivent les Français à l’étranger ?

En 2012, il y a 2 millions de français qui vivent à l’étranger. Et selon les estimations, si on ajoute les gens de passages et les gens non enregistrés dans les ambassades, il y aurait 3 millions de français vivant à l’étranger, un nombre qui augmente de 5 à 10% par an. Quant la majorité des Français à l’étranger vivent dans des pays proches de la France (300 000 Français rien qu’à Londres par exemple), on trouve désormais des Français un peu partout dans le monde… Mais de quoi vivent-ils ? Que font-ils à l’étranger ? C’est la question à laquelle je vais tenter de répondre au cours de cet article.

 1. Les expatriés « traditionnels »

Quand on pense aux français à l’étranger, on pense avant tout aux expatriés. Les expatriés sont de 2 types :

Les expatriés « diplomatiques » : les Français travaillant de près ou de loin pour les ambassades, les consulats…

Les expatriés « économiques » : Ce sont les Français (généralement des hommes cadres supérieurs) qu’on envoie en mission à l’étranger (monter une filiale, encadrer une usine…).

Les expatriés traditionnels sont généralement extrêmement bien payés. Le mode de vie typique est : « grand appartement en résidence expat + femme de ménage + chauffeur privé + école privée pour les gamins pris en charge par l’entreprise »…

En revanche, ils ne sont pas très nombreux, car de nombreuses entreprises préfèrent des solutions plus économiques (VIE, contrat local) pour embaucher des français à l’étranger.

 

2. Les familles d’expatriés

Dans 90% des cas, l’expatrié est un homme, et dans les 2/3 des cas, sa femme ne travaille pas. Pour un français qu’on envoie s’expatrier à l’autre bout du monde, cela crée généralement 2 à 5 français vivant à l’étranger (la femme et les enfants…)


 3. Les VIE

Les VIE sont des contrats de travail pour les jeunes allant travailler pour des entreprises françaises à l’étranger. Les VIE sont bien plus économiques que les expatriés traditionnels, pour cette raison, la majorité des entreprises préfèrent embaucher des VIE aux expats traditionnels. Pour autant, les VIE vivent très bien : 2 000 euros par mois en Chine par exemple, avec la majorité des frais de logement payés par l’entreprise…

4. Les professeurs d’anglais

Un des métiers les plus courants parmi les français que j’ai rencontré à l’étranger, ce sont les professeurs (de français, souvent d’anglais). Il faut dire que c’est un métier facile à trouver : il y a beaucoup de demande et peu d’offre disponible. A Beijing, sur 20 millions d’habitants, il n’y a que 200 000 étrangers, dont si on enlève les étudiants, les expat, il ne reste pas beaucoup de professeurs d’anglais disponible… Au final, un professeur d’anglais est généralement payé 20 à 30 euros de l’heure en Chine, de quoi bien vivre pour un professeur d’anglais indépendant. Je connais une française qui vit bien en donnant 4 heures de cours par jour…

Quant aux écoles internationales, elles proposent souvent des packages de type « 1 500 euros par mois + logement pris en charge par l’école + nourriture gratuite + 1 billet d’avion par an par l’école tous les ans ». Bref, 1 500 euros d’argent de poche en Chine, c’est vraiment beaucoup.

Pour cette raison, un nombre énorme de Français et d’étrangers en général vivent à l’étranger en étant professeur de langue, généralement d’anglais… Je dirai qu’environ 1/3 des étrangers que je connaissais en Chine étaient prof d’anglais… certains à temps plein, d’autre à temps partiel… Beaucoup d’étrangers voient l’enseignement comme un moyen facile de gagner de l’argent et vont faire deux jobs : un job qu’ils aiment bien et prof (pour payer ses factures)…

 

5. Les expat’ en contrat local

Outre les expatriés (et leur famille), les VIE et les professeurs d’anglais, il existe un grand nombre d’étrangers embauchés sous contrat local. Un de mes amis a suivi sa copine en Chine (« mari d’expatriée ») et a ensuite trouvé du boulot sur place. Un autre a trouvé un contrat de chercheur local… Les contrats locaux sont souvent moins avantageux que les contrats d’expat ou de VIE, mais peuvent malgré tout être intéressant. Après tout, avec un master et une connaissance de l’anglais, on peut trouver un boulot dans une boîte Chinoise payé 1 000 à 1 500 euros par mois en contrat local.

 

6. Les retraités

1/3 des Français à l’étranger seraient retraités, ce qui fait près d’un million de personne. En proportion, ce n’est pas beaucoup (sur 15 millions de retraités, à peine 1 vit à l’étranger et les 14 autres en France) mais ce nombre ne cesse d’augmenter. Il y a les immigrés qui retournent vivre au pays une fois à la retraite, mais également de plus en plus de français qui partent vivre sous de nouveaux horizons. Il faut dire que cela devient de plus en plus facile avec :

– L’essor des compagnies aériennes low-cost

– Les communications internationales (Skype…) gratuites ou bon marché

– La mondialisation, qui fait qu’on trouve n’importe quel produit n’importe où dans le monde

 

Quant aux raisons de vivre à l’étranger, on peut citer :

– Vivre au soleil

– Vivre dans un pays où le coût de la vie est bas pour bien vivre même avec une maigre retraite

– …

 

 7. Les faux-chômeurs

J’ai lu ici et là que jusque ¼ des français vivant en Thaïlande ou en Inde seraient des chômeurs touchant des indemnités chômage, ou un RMI/RSA et décident de partir en Asie, soit pour des vacances, soit pour bien vivre (un RMI vous classe parmi le Top 5% des gens les plus riches au Vietnam et vous permettent de vivre aussi bien qu’un cadre supérieur en France vu que la vie est 5 fois moins chère qu’en France) ou encore monter une entreprise. En effet, toucher 500 ou 1 000 euros par mois en France, c’est peu. Mais en Asie, c’est largement suffisant pour vivre, et dès lors, cela laisse beaucoup de temps disponible pour monter sa boîte…


 8. Les étudiants

Mondialisation oblige, de plus en plus d’étudiants décident de partir à l’étranger, un phénomène révélé par le film « L’auberge Espagnole ». En école de commerce par exemple, le séjour à l’étranger est un passage obligé, et le nombre d’étudiants à l’étranger ne cesse d’augmenter.

 

9. Les au-pairs

Aux USA, j’avais rencontré pas mal de français au-pair. Ils étaient partis  pour vivre leur rêve américain, apprendre l’anglais en vivant en immersion parfaite dans une famille américaine et économiser de l’argent. A Lexington, mon ami au pair avait sa propre voiture, la gîte et le couvert et 200 dollars par semaine d’argent de poche…

 

10. Les artistes

En Chine comme au Vietnam, j’ai rencontré pas mal d’artistes voulant vivre de leur art (un sculpteur et un photographe). Le sculpteur vivant en Chine avait pour but de monter une école d’art en Chine. Quant au photographe que j’ai rencontré au Vietnam, il souhaite vivre de la photographie. Une chose est sûre : le coût de la vie étant bas (d’un point de vue Européen), il est plus facile pour un artiste de tenter sa chance en Asie (en ayant un peu d’épargne ou un job alimentaire) d’autant plus dans les pays à forte croissance économique qu’en France…

11. Les voyageurs

La majorité des gens prennent deux semaines de vacances en été… Pour autant, de plus en plus de gens prennent des vacances longues (généralement 3 mois). J’ai rencontré une sage-femme qui ne cherchait que des interim (pour toucher des primes de précarité) épargnait et a la fin du contrat partait 3 mois en Inde ou ailleurs. Il y a aussi ceux et celles qui font des tours du monde ou des tours d’Asie. J’ai ainsi un ami Français qui a passé plus de 3 mois en Asie du Sud Est (Chine, Vietnam, Philippines…). Certains vivent avec leurs économies, d’autres vivent en faisant des petits boulots sur place (comme le Working Visa Holiday en Australie…)

 

12. Les entrepreneurs

En vivant à l’étranger, j’ai aussi eu l’occasion un certain nombre d’entrepreneurs.

Ceux qui montent leur boîte à l’étranger

En Thaïlande par exemple, j’ai fait un trekking organisé par des français, qui ont monté leur boîte. Ils tiennent une guesthouse, un petit resto, organisent des trekking et vendent des livres de tourisme…

Les opportunités en ce sens ne manquent pas. J’ai rencontré un dentiste allemand venu installer son cabinet dentaire à Beijing, un français qui monte des bistrots français aux 4 coins de la Chine…

Ceux qui montent leur boîte ailleurs

Je connais aussi plusieurs entrepreneurs qui sont partis à l’étranger le temps de monter leur boîte… Le concept est simple : en France, le coût de la vie est élevé. Beaucoup de gens souhaitent monter leur boîte mais ne le font pas, par manque de temps, car il faut travailler pour vivre, et ils sont fatigués après de longues journée de travail.

Le coût de la vie étant bas en Asie du Sud Est, on peut vivre longtemps avec de l’épargne ou en faisant un petit job alimentaire à côté (prof d’anglais, sous-traitance pour une entreprise française en auto-entrepreneur en télétravail…). J’ai un ami qui gagne donc 800/900 euros par mois en auto-entrepreneur (10/15h par semaine). Largement assez pour vivre en Thaïlande et il dispose de temps et d’argent pour monter sa boîte. Une fois que la boite sera montée, rien ne lui interdira de retourner vivre en France.

Les indépendants

J’ai eu l’occasion de rencontrer deux entrepreneurs indépendants en Chine. L’un vendait des prestations associées aux arts martiaux (écoles d’art martiaux, matériel d’art martiaux). L’autre français faisait de l’import en France et s’est rendu compte qu’il rapportait 10 fois plus à son patron qu’il ne gagnait sous forme de salaire. Il s’est mis à son compte, et vit désormais en Chine d’import/export et de la vente de formation.

Les nomades digitaux

Dernière catégorie d’entrepreneurs : les nomades digitaux. Les nomades digitaux sont une catégorie d’entrepreneurs dont le travail repose avant tout sur les technologies de l’information, et qui peuvent donc travailler n’importe où dans le monde. Par exemple, si vous êtes webmaster, webmarketeur, traducteurs, graphistes, community manager, vous pouvez travailler n’importe où dans le monde du moment que vous avez un ordinateur et un accès à Internet.

Si vous êtes nomade digital, il est logique de partir vivre dans les pays où la vie ne coûte pas cher. Par exemple, si vous gagnez 1 000 euros par mois, un nomade digital ne pourra pas  bien vivre en France, mais aux Philippines ou en Indonésie, un nomade digital pourra bien vivre et épargner en plus…

Conclusion

De plus en plus de Français partent vivre à l’étranger comme nous l’avons vu au cours de cet article. Retraités, Chômeurs, Expatriés, professeurs, artistes, entrepreneurs, étudiants, voyageurs, les français vivant à l’étranger ont des parcours très différents les uns des autres et très intéressants également.

Alors si vous avez envie de partir vivre à l’aventure, n’oubliez pas que certaines compétences ont plus de valeur à l’étranger qu’en France. Parler français n’a aucune valeur en France mais peut vous aider à devenir prof de français à l’étranger. Être français en France est banal, mais être français à l’étranger vous ouvre de nouvelles opportunités, notamment dans certains secteurs porteurs (import de vin, produit de luxe, parfumerie…)

Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et à bientôt sur unfrancaisauvietnam.com




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11 Responses to “De quoi vivent les Français à l’étranger ?”

  1. Cédric dit :

    Merci pour la mention 😉

    Et toi, tu t’es pas cité dans tout ça ^^

    C.

  2. Martin dit :

    Si: nomade digital aha 🙂

    De rien ^^

  3. […] Je connais très peu de gens qui restent 1 ou 2 ans à l’étranger. Soit les gens restent peu longtemps à l’étranger, soit ils restent très longtemps. La plupart de mes amis habitant depuis plusieurs années en Asie n’ont, pour la majorité d’entre eux, aucune envie de rentrer en France… (lire aussi: de quoi vivent les Français à l’étranger) […]

  4. Jos dit :

    Bonjour Martin,

    super article plutôt exhaustif. Je suis vraiment surpris par ce que les chinois sont prêts à payer pour suivre des cours d’anglais. Tu as également donné des cours de français?

    Et qu’en est-il au Vietnam? Je suppose vu que les salaires là-bas y sont plus bas, que le salaire horaire d’un prof de langue sera également revu à la baisse.

    A bientôt!

  5. Martin dit :

    Bonjour Jos

    Les profs d’anglais sont bien payés en Chine car

    1) Les Chinois riches ont beaucoup d’argent (2% des Pékinois sont millionnaires, en dollars), le pays est un des pays les plus inégalitaires du monde, et même en tant qu’expatrié, tu sens qu’il y a beaucoup de Chinois bien plus riches que toi

    2) L’anglais est synonyme de meilleur job. Un boulot d’employé de bureau c’est disons 400€ par mois. Un employé de bureau anglophone, ce sera plutôt 800€ par mois, juste pour sa connaissance de l’anglais…

    Une pub d’HSBC disait qu’il y a plus de Chinois qui apprennent l’anglais que d’américains. Je ne sais si c’est vrai, car très peu de Chinois dans l’absolu parlent anglais, mais la dynamique est là, des le départ (jardin d’enfant anglophone…)

    A titre perso, j’ai déjà donné quelques cours auprès d’enfants expat, c’était bien payé et puis au final, vu la faiblesse de mon loyer en Chine (75€ par mois), il me suffisait de travailler quelques heures par mois pour payer le loyer…

    Au Vietnam, apparemment à Hanoi, on gagne entre 18 et 20 dollars de l’heure. A HCMC, le cout de la vie est plus élevé mais il y a plus d’étranger, donc c’est plutôt 12 à 15 USD de l’heure (environ 9 a 12 euros). Les profs sont moins bien payés qu’en Chine (deux fois moins) mais le coût de la vie est aussi 2 à 3 fois plus bas.

    Si je voulais payer ma part de loyer (150€) en donnant des cours de langue , il me faudrait donner 4 heures de cours par semaine.

    A bientôt

  6. Eh… j’appartiens à aucune catégorie… Mouhaha, j’appartiens à aucune catégorie !

  7. Nico dit :

    Bonjour,

    Pouvez-vous me dire ou vous avez trouvez les chiffres concernant les retraites?
    Je fais une petite etude a ce sujet et cela m’intéresse,

    Merci
    Nico

  8. Nico le Grec dit :

    Bonjour Martin,

    Bon, actuellement en Grèce, crise oblige, je cumule ce que je peux (cours de français + blogs + sites de niches ++) en gros la difficulté à trouver des revenus en local (contrairement à l’Allemagne où du job alimentaire permet de s’en sortir très rapidement) m’oblige à créer mes propres techniques de revenus, je suis donc multi-casquettes et suis en train de créer un réseau de sites basés sur différentes formes de monétisation afin de m’ en sortir financièrement actuellement et à terme pouvoir voyager en « nomade digital » ( Inde et Asie sont des destinations encore inconnues pour moi et j’ai bien envie d’aller y passer du temps là bas 🙂 )

  9. Martin dit :

    Ah bien 😉 Sinon sache qu’en Asie, tu peux facilement vivre si ton niveau d’anglais est suffisamment correct pour être prof d’anglais. En tout cas bon courage pour tes projets, tu arrives à en vivre correctement? Ca te plait d’être multicasquette? A bientôt 😉